La visite en France du général de corps d’armées algérien Saïd Chanegriha intervient dans le cadre de ce que le président Emmanuel Macron avait qualifié à Alger d’« une nouvelle ère des relations algéro-françaises », ou d’« une nouvelle relation de confiance » si l’on revient aux déclarations de Abdelmajid Tebboune.

Les rapports entre Alger et Paris restent discrets, notamment sur la nature des échanges ayant eu lieu à l’Élysée, en présence du chef d’état-major des armées français. Néanmoins, lors de précédentes rencontres bilatérales tenues, en été 2022, et si l’on en croit les médias algériens, la situation sécuritaire au Sahel et la coopération militaire étaient au menu des pourparlers.

Quoi qu’il en soit, cette visite atteste parfaitement la duplicité d’Alger (et de la France), qui, malgré des signes de rapprochement avec l’Occident (Paris et Washington), demeure l’allié indéfectible de la Russie. L’alliance avec Moscou constitue même une constante des ailes influentes au sein de l’establishment algérien, ce qui donne à ce déplacement de Chengriha en France une allure de duperie algérienne envers l’Occident.

Et l’Algérie, qui se trouve dans une position délicate, depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, tente vainement de son coté de réaliser un certain équilibre dans sa stratégique de coopération avec la Russie, les pays européens et les États-Unis. Une situation ambiguë qui soulève plusieurs interrogations sur les contradictions de Paris, qui prétend être victime, à chaque fois, de la percée russe en Afrique et apporte en même temps son appui à l’un des principaux soutiens de Moscou en Afrique à savoir; l’Algérie.

Du fait aussi que l’influence de la France est fragilisée dans plusieurs pays de la région, Paris estimerait que le régime algérien peut lui offrir ses services au Sahel, comme par exemple, un déploiement qui aurait été parmi les points évoqués par les deux parties, spécialement dans ce contexte où règne un réel sentiment anti-français en Afrique. Dans ce cas de figure, l’Algérie devrait jouer le rôle d’émissaire de la France au Sahel afin de juguler ce sentiment grandissant anti-français dans la région sahélo-saharienne, alors qu’elle est partie à l’œuvre de déstabilisation.

En échange, la France se focaliserait, selon bon nombre observateurs, sur la récente augmentation du budget de la Défense algérienne, estimé à 18 milliards de Dollars, en vue d’établir des contrats d’armement avec l’armée algérienne. Un changement de tendance qui pourrait être en rapport aussi bien avec les développements de la scène internationale qu’aux pressions occidentales, devenues de plus en plus contraignantes pour Alger.

Sauf que nouer de telles relations pour des contrats de vente d’armements à l’Algérie reste-sans aucun doute- une démarche très risquée, vu les doutes qui planent sur la destination finale des armes une fois acquises. Dans ce cas, il faudra tenir compte de l’éventualité que l’aide pourrait servir à certains groupes armés, évoluant dans la région, à l’instar des milices séparatistes du Front Polisario. Cette hypothèse très plausible aura donc comme effet de contribuer à l’instabilité régionale et à une atteinte à l’intégrité du territoire marocain.

Bien que la France soit tout à fait consciente des capacités de nuisance de l’Algérie au Nord-Mali comme dans certains pays limitrophes, de par son acquiescement à l’implantation russe dans la région, de ses supposés relations suspectes avec les régimes putschistes au Mali et au Burkina Faso ainsi que de ses rapports suspicieux avec les mouvements armés de la région, elle serait même tentée de ramener le régime d’Alger de son côté au lieu d’une opposition d’intérêts entre les deux parties dans la région sahélo-saharienne.

S’agit-il d’une duperie à inscrire dans le sillage de la sensibilité grandissante de l’establishment algérien quant aux relations avec les Etats-Unis? En tout cas, Washington a d’ores déjà fixé les alliés de la Russie dans sa ligne de mire et n’hésitera plus à brandir le spectre des sanctions économiques à leur encontre.

Après tout, ce qu’il faudrait retenir de cette visite, c’est qu’elle est perçue comme étant un service rendu par la France à la personne du Général CHENGRIHA, décrié et accusé par l’opposition algérienne à l’étranger pour avoir commis plusieurs crimes et des exactions liées aux Droits de l’Homme et au trafic de drogues et d’armes. Et pour avoir plus de détails à ce sujet, il faudrait revenir aux révélations de Guermit BOUNOUIRA, déjà évoqué dans le livre intitulé « la Sale Guerre » publié en 2001 par l’ex-officier de l’ANP,Habib SOUAIDIA.

source : les medias

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