Les deux journalistes français poursuivis depuis 2015 pour avoir voulu faire chanter le Roi Mohammed VI ont été condamnés à une année de prison avec 10.000 euros d’amende.

Entre manque de déontologie journalistique et chantage au Roi du Maroc, le tribunal judiciaire de Paris a tranché : Éric Laurent et Catherine Graciet écopent chacun d’une peine de 12 mois assortie d’une amende de 10.000 euros sur l’action publique.

Au niveau de l’action civile, la demande du royaume a été jugée recevable alors que les deux prévenus ont été condamnés respectivement à s’acquitter solidairement de 01 euro au royaume. S’y ajoute une amende pour chacun des condamnés qui a été fixée à 5000 euros en application de l’article 475-1 du CPP (Code de procédure pénale).

Un verdict qui tombe sept ans après les faits, remontant au 23 juillet 2015, lorsqu’Éric Laurent contacte le secrétariat particulier du Roi du Maroc pour solliciter un rendez-vous, organisé, le 11 août 2015, dans un palace parisien avec un émissaire de la monarchie, l’avocat Hicham Naciri.

Estimant que le projet de livre n’est autre qu’une tentative de chantage de la part des deux journalistes français, Hicham Naciri se rendit à Paris pour un rendez-vous. Après cette rencontre organisée, le Maroc porta plainte et une enquête est ouverte sous la surveillance d’officiers français de la police judiciaire.

Deux autres rendez-vous vont être organisés, les 21 et 27 août 2015. Lors du dernier, en présence de Catherine Graciet, les deux journalistes signent un accord pour retirer le projet de livre contre 02 millions d’euros, avant d’être interpellés avec chacun 40.000 euros en liquide à leur sortie du lieu de rendez-vous. Ils apprennent alors que les rencontres précédentes ont été enregistrées par l’émissaire marocain.

L’ex-journaliste, aujourd’hui âgé de 75 ans, reconnaît devant le tribunal correctionnel de Paris “une erreur déontologique”, “un naufrage” pour avoir “accepté de (s)e laisser entraîner dans cette affaire”. ‘’Avec l’offre financière, j’ai plongé et je le déplore”, abonde l’autre prévenue Catherine Graciet, 48 ans, auteure de livres sur le Maghreb et la Libye.

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