Maître de conférences à Science Po et docteur en géopolitique, Frédéric Encel décrypte les enjeux du voyage d’Emmanuel Macron en Afrique pour le magazine français « Paris Match » en relatant au passage les rapports entre la France et le Maroc. Fort de la perspicacité du chercheur et de l’analyse du géopolitologue, F.Encel ne mâche pas ses mots et assume ses déductions à Laurence Ferrari, journaliste et animatrice TV.

Incontestablement lucide, Frédéric Encel affirme lors de cet entretien que « la France doit privilégier le Maroc, pays francophile, car il est son partenaire naturel dans la région, l’allié dans la lutte contre le djihadisme et même contre la montée d’influence de l’Iran chiite au Moyen-Orient». Une vision prospective à la lumière de l’interpellation mardi devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale de Catherine Colonna, la ministre française des Affaires étrangères.

Dans son analyse, l’auteur des « Voies de la puissance», qui a obtenu le prix du livre en géopolitique, fait cette digression pour rappeler que la majorité des pays visités par Emmanuel Macron « sont ralliés à la position du Maroc sur le Sahara occidental». Un constat, sans appel, qui sort d’une personne qui voit les choses dans leur réalité.

« Les Marocains sont en train de conquérir des marchés très importants grâce à un français impeccable et un niveau socio-éducatif, managérial et professionnel de plus en plus élevé́» exhume F. Encel pour mettre Paris en garde contre des choix politiques inconséquents et irréfléchis au Maghreb. Un sacrifice irréfléchi et inutile qui pourrait sans doute avoir de lourdes conséquences pour les relations stratégiques de la France au Maghreb, au moment où sa présence est contestée dans ses anciennes colonies d’Afrique de l’Ouest.

Par ailleurs, Frédéric Encel avance avec certitude que « l’erreur majeure de Paris, ce sont les tentatives de rapprochement avec l’Algérie, jusque-là stériles ». Cette conclusion est de Frédéric Encel, auteur français, géopolitologue, professeur de relations internationales et de sciences politiques, et intervenant à l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN).

Pour cet essayiste français, lauréat en 2015 du Grand prix de la Société de Géographie et en 2022 du Prix du livre géopolitique, « la France et le Maroc ont ensemble plusieurs facteurs de convergences et de symbioses susceptibles de favoriser une osmose stratégique dans un monde en ébullition ». « Sur quantité́ de sujets, nous sommes dans le même camp que le royaume chérifien et partageons des intérêts fondamentaux », conclut Frédéric Encel.

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